Elle est morte le 15 mars alors que je travaillais à la cuisine. [...] Aujourd'hui, plus de soixante ans après, je me rends compte que je n'ai jamais pu me résigner à sa disparition. D'une certaine façon, je ne l'ai [...] ► Lire la suite
Je n'aime pas l'expression devoir de mémoire. Le seul « devoir » c'est d'enseigner et de transmettre.
Au fond, ce sont toujours aux faibles que l'on fait la morale, tandis qu'on finit par blanchir les puissants.
Quel fut le sort de mon père et de mon frère ? Nous ne l'avons jamais su [...] Je repense à nos efforts, à toutes les trois, pour le convaincre de ne pas nous suivre, et une épouvantable tristesse m'étreint de [...] ► Lire la suite
Ma revendication en tant que femme c'est que ma différence soit prise en compte, que je ne sois pas contrainte de m'adapter au modèle masculin.
C'est ici, où le mal absolu a été perpétré, que la volonté doit refaire surface pour un monde fraternel, un monde basé sur le respect de l'homme et sa dignité.
Aucune femme ne recourt de gaieté de coeur à l'avortement. Il suffit d'écouter les femmes. C'est toujours un drame.
Face au milieu au conservatisme très marqué, je présentais le triple défaut d'être une femme, d'être favorable à la légalisation de l'avortement et, enfin, d'être juive.
J'ai commencé ma vie dans l'horreur, je la termine dans le désespoir.
Les femmes en politique, ça ne devrait pas donner lieu à des rires ou des plaisanteries.
Je me suis du reste demandé, à l'époque, si les hommes n'étaient pas, en fin de compte, plus hostiles à la contraception qu'à l'avortement.
La mauvaise conscience générale permet à chacun de se gratifier d'une bonne conscience individuelle : ce n'est pas moi qui suis responsable, puisque tout le monde l'est.
Chaque jour, Maman se tient près de moi, et je sais que ce que j'ai pu accomplir dans ma vie l'a été grâce à elle.
J'ai le sentiment que le jour où je mourrai, c'est à la Shoah que je penserai.
Je voudrais d'abord vous faire partager une conviction de femme (je m'excuse de le faire devant cette Assemblée presque exclusivement composée d'hommes) : aucune femme ne recourt de gaieté de coeur à l'avortement. Il suffit d'écouter les femmes. C'est toujours un drame... C'est toujours un drame, cela restera toujours un drame. [...]
La douleur est la racine de la connaissance.
En honorant ceux qui ont refusé de se plier à la fatalité de la volonté exterminatrice de l´idéologie nazie, la médaille des Justes contribue à rétablir l´Histoire dans sa vérité.
Mon expérience personnelle changeait mon regard sur le sens de la condamnation et les conditions de détention. Il ne faut jamais faire perdre aux gens leur dignité. Il ne faut pas les humilier.
Il n'y rien de plus ennuyeux qu'une réunion électorale. Un jour, je me suis endormie pendant mon propre discours.
La culture est un instrument exercé par des professeurs pour la fabrication de professeurs qui, à leur tour, fabriqueront des professeurs.
Ce dont nous avons souffert le plus, c'est d'avoir vécu si proches de la frontière de ce qui distingue l'être humain de l'animal.
Mon premier réflexe est toujours de dire non.
Je ne suis pas de ceux et de celles qui redoutent l'avenir.
Dans une même personne, très souvent, le meilleur et le pire coexistent.
Il est toujours tentant de simplifier ; on désigne des responsables, des coupables, en faisant bon marché de réalités complexes.
La politique me passionne, mais dès qu'elle devient politicienne, elle cesse de m'intéresser.
Rappeler aux esprits angéliques que les réformes de société s'effectuent toujours dans la douleur.
Ce qui m'attriste, c'est de penser que notre expérience et le prix si élevé que nous avons payé n'ont pas réussi à rendre l'humanité un tant soit peu meilleure, plus pacifique, plus respectueuse d'autrui.
Les journalistes avaient l'habitude de préférer le spectaculaire à l'objectivité.
Publier ses mémoires, répondre à des interviews sur sa propre vie, n'est-ce pas déjà exister à titre posthume ?
